TROUVER UN LOGEMENT EN VILLE
Martine, postière, a su déchiffrer le rébus, car depuis quinze jours elle cherche un logement et elle a maintenant l’habitude des petites annonces. Quelle aubaine ! Elle téléphone au numéro indiqué. Au bout du fil, une agence... Légère déception. Il y aura donc une commission à payer. Qu’importe, 420 F, ce n’est pas cher, le petit supplément sera vite amorti.
Martine court au siège de l’agence. Il est dix heures. La salle d’attente tapissée de fleurs imprimées est surchauffée, enfumée et déjà bondée.
... L’attente est longue. Martine voudrait partir, mais il lui reste trois jours avant de devoir quitter le foyer des P.T.T. où elle a été accueillie provisoirement. Une heure, deux heures s’écoulent. Enfin, après trois heures d’espoir, de crainte et de rêve, on la convie à entrer dans le bureau.
« Le studio des Invalides ? », demande-t-elle très vite. « Déjà loué », lui répond-on sèchement. Une des jeunes femmes la prie tout de même de s’asseoir. C’est une courtière. Dix jours auparavant, elle était chômeuse.
L’agence l’a engagée en passant une annonce. « Le travail est facile ; lui avait-on dit. Attirés par nos petites annonces, les clients viennent à l’agence. Vous êtes chargée de leur faire visiter les appartements à louer. Lorsque vous faites affaire, vous avez droit à 10 % de la commission d’agence. Gain mensuel : de 3 500 à 4 500 F. »
« Que cherchez-vous exactement ? » demande la courtière. Puis, sans attendre la réponse, elle s’empresse d’ajouter que le studio aux Invalides se trouvait au rez-de-chaussée, au fond d’une cour, qu’il était très sombre et très petit, à peine 12 m². En fait, ce fameux studio n’a jamais existé : c’est un appât pour attirer le client.
Il est 13 heures : à présent, les choses vont aller bon train. Prise en main par la
courtière, Martine erre d’un immeuble sordide à un logement sinistre. Ici, les W.C. et la douche sont sur le palier ; là, la cage d’escalier dégage des odeurs nauséabondes. Ailleurs, une lucarne tient lieu de fenêtre...
Au-delà de la vétusté, c’est bien d’insalubrité qu’il s’agit. ...Pendant les parcours en métro, la courtière bavarde, questionne. Le ton semble anodin mais les renseignements qu’elle obtient sont précieux. Elle apprend ainsi que Martine doit se loger au plus tôt, qu’elle ne connaît pas Paris, qu’elle dispose de 3 000 F. En un mot, elle connaît désormais le profil de son « acheteuse ».
Il est 18 heures. Martine est lasse. Apparemment infatigable, l’employée de l’agence lance une nouvelle proposition. Le studio, cette fois, est au troisième étage, il a une fenêtre, il est équipé d’une salle d’eau, sa superficie est raisonnable et la kitchenette est autre chose qu’une table de bois avec un camping-gaz. Mais il coûte 900 F par mois. Martine capitule.
Il est 20 heures. La courtière a terminé son travail. Elle a gagné 108 F. A la fin du mois, si tout marche bien, elle empochera peut-être 2 000 F. Epuisée, elle n’adresse même pas un « bonsoir » à sa cliente qui, hébétée, ne s’en aperçoit même pas. Toutes les agences ne sont pas comme celle-là, heureusement.
Christiane CHAMBENOIS
Mots expliqués :
- rébus : texte difficile à comprendre
- aubaine : chance
- bondée : remplie de monde
- courtière (masculin : courtier) : intermédiaire dans une affaire
- chômeuse (masculin : chômeur) : personne sans travail
- bon train : vite
- anodin : sans importance
- kitchenette : coin-cuisine
- camping-gaz : réchaud fonctionnant avec une bouteille de gaz
- capituler : céder
- hébétée : abrutie, sans réaction
1. Orthographe et prononciation :
Quand la lettre « s » se trouve à l’intérieur d’un mot, faut-il la prononcer / s / ou / z / ?
- Quand il y a deux « s », il faut prononcer / s /.
Exemples : ravissant, commission, s’empresse.
- Quand le « s » est compris entre une consonne et une voyelle, il se prononce / s /.
Exemples : postière, reste, espoir.
- Quand il est compris entre deux voyelles, il se prononce / z /.
Exemples : provisoirement, visiter, existé ;
Application :
- Comment faut-il prononcer le « s » dans les mots suivants : tapissée – s’asseoir – chômeuse – présent – sinistre – nauséabondes – insalubrité – questionne – vétusté – dispose ?
2. Compréhension du texte :
- Que cherche Martine ?
- Où se rend-elle pour cela ?
- A quelle heure s’est-elle présentée ?
- Pourquoi est-elle pressée de trouver un logement ?
- Est-elle reçue tout de suite ? Combien de temps a-t-elle attendu ?
- Obtient-elle le studio qu’elle voulait ?
- Quelle est la raison qu’on lui donne pour cela ?
- Quelle est la vraie raison ?
- Que fait la courtière pendant les déplacements ?
- Pourquoi ?
- Les premiers appartements qu’elle visite plaisent-ils à Martine ?
- Pourquoi accepte-t-elle le studio qu’on lui propose à la fin ?
- Comment la courtière est-elle payée ?
- Cette agence est-elle honnête ? Quel est le passage du texte
qui le montre ?
3. Syntaxe :
L’expression du temps :
3.1. Elle cherche un logement depuis quinze jours.
Pour mettre en relief l’idée de temps, on peut transformer la phrase ainsi : Cela fait quinze jours qu’elle cherche un logement.
Transformez les phrases suivantes de la même manière :
- Son père est mort depuis deux ans.
- Cet enfant tousse depuis trois jours.
- Ils ont quitté Alger depuis un mois.
- Nous avons déménagé depuis trois semaines.
3.2. Il lui reste trois jours avant de quitter le foyer.
De la même manière, on peut transformer la phrase ci-dessus pour mettre en relief l’idée de temps : Dans trois jours, elle devra quitter le foyer.
Transformez les phrases suivantes de la même manière :
- Il vous reste deux heures avant de prendre l’avion.
- Il nous reste quarante-huit heures avant de donner notre réponse.
- Il lui reste trois jours avant d’être opéré.
4. Vocabulaire :
4.1. Le logement :
- Classez les mots suivants selon l’importance du logement qu’ils désignent, du plus petit au plus grand :
tour, appartement, studio, gratte-ciel, immeuble, pièce.
- Faites correspondre les noms de la liste suivante aux dessins :
une fenêtre – une cuisine – une lucarne – une kitchenette – une salle de bains – un cabinet de toilette – une cuisinière – un camping-gaz.
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Les éléments précédents fonctionnent deux par deux. Les uns correspondent à un logement bien équipé, les autres à un logement sommairement aménagé . Vous pouvez dire comme Martine :
• Ce n’est pas une fenêtre, c’est une......
• Ce n’est pas une cuisine, c’est une......
• Ce n’est pas une salle de bains, c’est un.....
• Ce n’est pas une cuisinière, c’est un.....
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Les adjectifs suivants qualifient tous des endroits peu agréables : sordide, sinistre, vétuste, insalubre, nauséabond.
En vous servant du dictionnaire, dites lequel signifie :
- malsain ;
- qui fait peur ;
- d’une saleté repoussante ;
- qui sent mauvais ;
- très vieux.
4.2. Les affaires : - A quel genre d’agence s’adresse-t-on pour louer ou acheter un logement ?
- Le courtier est-il un interlocuteur direct ou un intermédiaire ? Que serait dans ce cas le propriétaire du logement ?
- La courtière dont parle le texte a-t-elle un salaire fixe ? Comment est-elle payée ? Est-ce que cela influe sur son comportement vis-à-vis des clients ?
5. Techniques d’expression : Les petites annonces - Les annonces suivantes comportent des abréviations. Traduisez-les en clair ; c’est-à-dire écrivez les mots en toutes lettres.
• App. 4e ét. ss asc. ds imm. anc. grd balc. b. ensol.
• App. 2 ch. séj. s. à m. cuis. s.d b. gar. jard.
- Voici la description d’une maison : Elle a quatre chambres, un grand séjour, une cuisine, deux salles de bains, un garage, un grand jardin, une piscine.
- Rédigez une annonce en toutes lettres puis en abrégé pour la mettre en vente ou en location.
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Rédigez des annonces pour mettre en vente ce qui est représenté dans les dessins suivants :
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Cherchez dans plusieurs journaux les différentes rubriques de petites annonces.