Les déterminants possessifs

Les déterminants possessifs se classent dans la catégorie des déterminants spécifiques du nom (ils ne peuvent se combiner ni avec l’article, ni avec le démonstratif). Ils notent le nombre et l’identité de l’être qu’ils déterminent et ajoutent à la signification de l’article défini la référence à la personne qui est en relation avec l’être désigné.



MORPHOLOGIE



TABLEAU DES DETERMINANTS POSSESSIFS

Rang personnel
Nom singulier
Nom pluriel

Masculin
Féminin
masculin et féminin

P1
mon
ma / mon (init. voc.)
mes

P2
ton
ta / ton (init. voc)
tes

P3
son
sa / son (init. voc)
ses

P4
notre
nos

P5
votre
vos

P6
leur
leurs


B. SPECIFICITE DES DETERMINANTS POSSESSIFS

Au pluriel, l’opposition des genres se neutralise. Au singulier, l’opposition est marquée, sauf si le nom féminin commence par une voyelle. Dans ce dernier cas, c’est la forme du masculin qui l’emporte.

Le déterminant possessif cumule les valeurs de détermination du nom et de désignation de la personne en relation avec l’objet. Deux paramètres concourent à sa formation :


le genre et le nombre de l’objet désigné.


le rang personnel défini par rapport aux personnes du verbe.

C. ORIGINE

Les déterminants proviennent d’un système adjectival latin : meus, mea, meum. A la troisième personne (suus) l’adjectif ne pouvait renvoyer qu’au sujet de la proposition. Dans le cas contraire, le latin avait recours à ejus, eorum, earum.

En français, cette ambiguïté est levée grâce au pronom personnel d’insistance, complément prépositionnel :

Ex : Elle a prié pour son salut à lui.

ou à l’adjectif propre.

Ex : Elle a prié pour son propre salut.

II. EMPLOI DES DETERMINANTS POSSESSIFS


A. PROPRIETES SYNTAXIQUES

1. Place et combinaison des possessifs.

Variable, en genre, en nombre et en personne, il est toujours antéposé au nom. Seule est possible l’insertion d’un adjectif (Mon joli livre) ou d’un déterminant complémentaire (mes quelques livres) entre le déterminant et le nom.

2. Commutation avec l’article défini

L’article défini se substitue au possessif chaque fois que le rapport entre l’objet et la personne n’a pas besoin d’être spécifié.

Ex : Il a mal a la tête (*Il a mal à sa tête)

Mais la présence d’un adjectif caractérisant justifie la réapparition du possessif.

Ex : Sa pauvre tête lui fait mal.

B. VALEUR SEMANTIQUE

1. Le rapport personnel


Il s’agit le plus souvent d’un rapport de possession entre l’objet désigné et la personne.


Mais plus généralement, il s’agit seulement d’un lien existant entre la personne et l’objet. Beaucoup de grammairiens ont d’ailleurs eu l’idée d’appeler ce déterminant déterminant personnel.

Ex : C’est mon pays d’origine.

2. Ambiguïtés référentielles

L’interprétation du déterminant possessif peut poser problème, en raison de phénomène d’ambiguïtés quant à la désignation de la personne en relation avec l’objet.


P3 : voir I, C.


Un autre problème peut se poser lorsqu’un groupe nominal animé et un groupe nominal inanimé se trouvent en présence.

Ex : Socrate réfléchit sur le monde et mesure sa vanité.

Pour en effacer l’ambiguïté on dira plutôt il en mesure la vanité, puisque le déterminant possessif renvoie ordinairement à un animé.


P6 : on considère les exemples suivants :

Ex : Ils regagnèrent leurs maisons / Ils regagnèrent leur maison

Si le premier cas ne soulève aucune ambiguïté, il n’en est pas le cas du deuxième. Deux interprétations sont possibles : ou bien la maison est commune au deux personnes, ou bien l’interprétation est distributive. Mais on préférera sans doute la première solution puisque la deuxième peut être remplacée par l’utilisation plus facile d’un déterminant au pluriel.


à toutes les personnes :

Lorsque le nom déterminé exprime un procès, parce que le plus souvent il est issu de la famille lexicale d’un verbe (ex : craindre / crainte), il arrive que le déterminant possessif renvoie soit à l’objet, soit à l’objet du procès. Votre souvenir peut exprimer le souvenir que l’on a en tête, mais également le souvenir que l’on a de vous.