conjonction est proche de l’adverbe et de la préposition. Les mots coordonnants et les mots subordonnants sont invariables ; les conjonctions appartiennent aux parties de langue invariables.
Dans la phrase Finalement, elle ne vient pas à la piscine avec moi car / parce qu’elle préfère lire son dictionnaire, car (conjonction de coordination) et parce que (locution conjonctive) sont interchangeables. L’analyse fonctionnelle permet de les opposer : la conjonction de subordination appartient à la proposition qu’elle introduit, contrairement à la conjonction de coordination qui n’appartient ni à la proposition qui précède ni à celle qui suit : le mot coordonnant est une charnière.
La proposition causale introduite par parce que est antéposable (Parce qu’elle préfère lire son dictionnaire, elle ne vient pas...) alors que car n’est pas déplaçable.
Les mots subordonnants
Les conjonctions de subordination introduisent une proposition subordonnée. Les conjonctions que, comme, quand, si (< quod, quomodo, quando, si < se) sont quatre conjonctions centrales. Les locutions conjonctives ont enrichi progressivement la liste des subordonnants.
Les subordonnants simples : que, quand, comme, si
QUE
Il introduit une proposition conjonctive pure.
Il est utilisé dans les locutions conjonctives pour introduire une proposition subordonnée circonstancielle.
Il peut reprendre une autre locution conjonctive (« que vicariant ») : Quand je suis arrivé à la piscine et que je ne l’ai pas vue, j’étais fou de rage.
Le que « béquille du subjonctif » : Qu’elle soit maudite ! / Qu’on la jette à l’eau ! (Il s’agit ici de phrases injonctives.)
QUAND
Lorsque quand est une conjonction, il n’a pas la valeur d’un interrogatif : Quand elle ira nager, je la rejoindrai. (valeur temporelle)
Quand peut exprimer la cause (synonymes : dès lors que, puisque). Voir T.L.F.I.
Quand suivi du conditionnel est synonyme de « même si » : Quand elle viendrait nager, je l’ignorerais.
COMME
A une valeur comparative dans Je nage comme un chien.
A une valeur temporelle (simultanéité) dans Comme elle s’en allait, j’arrivai. (= « Au moment où »).
SI
Si hypothétique : Si j’étais riche, je lui achèterais une piscine.
Si de répétition dans le passé : Si elle nageait, j’allais toujours la rejoindre.
Remarques
Dans Si j’étais riche, je lui achèterais une piscine., le mode de l’hypothèse n’est pas le subjonctif (mode du doute, de la mise en débat). Il semble que l’hypothèse est prise en charge par si et non par le verbe.
Contrairement à si, les locutions hypothétiques pourvu que, à condition que..., etc. sont suivies du subjonctif.
Pour Moignet, dans une phrase du type Si la mort de Jésus est celle d’un dieu, la mort de Socrate est celle d’un sage., il s’agit d’un emploi thétique (et non hypothétique) : il n’y a pas d’hypothèse, mais une assertion. La première proposition est énoncée dans le but d’énoncer la seconde proposition.
Les subordonnants composés avec que
- Adverbes suivis de que : alors que, bien que, puisque, etc.
- Prépositions suivies de que : dès que, pour que, après que, etc.
- Relatif suivi de que : quoique.
- Déterminant suivi de que : quel... que, quelque... que.
- Groupe nominal prépositionnel suivi de que : au fur et à mesure que, de peur que, etc.
- Gérondif prépositionnel suivi de que : en attendant que, etc.
Les mots coordonnants
« La coordination est la relation qui unit des éléments de même fonction. » (Grevisse, Nouvelle grammaire française, § 106)
- Et peut coordonner deux éléments ou plus.
- Ou (locution disjonctive) exprime l’alternative.
- Ni... ni a les emplois de et et de ou, mais dans un contexte négatif.
- Mais oppose deux éléments (Ce n’est pas lui qui viendra, mais elle.), réfute une conclusion possible (Elle ne vient pas, mais je ne suis pas malheureux.), a la valeur d’une rectification (Elle n’a pas lu trente pages du dictionnaire, mais mille !).
- Or coordonne des propositions et « introduit une nouvelle donnée qui va se révéler décisive pour la suite des événements [...] ou du raisonnement [...]. » (Riegel et al., Grammaire méthodique du français). Or peut exprimer le second terme d’un raisonnement syllogistique.
- Car coordonne deux propositions et exprime la cause de ce qui est exprimé dans la première proposition.
- Donc (employé en tant que conjonction) coordonne des propositions et exprime la conséquence. Donc introduit également la conclusion d’un syllogisme. En tant qu’adverbe, donc souligne un propos : Dis-moi donc pourquoi elle n’est pas venue.
Les conjonctions de coordination ne peuvent pas être contiguës. S’il y a une exception à l’impossibilté de cette contiguïté, elle est dans une phrase du type :
Les garçons et / ou les filles peuvent venir avec moi à la piscine.
Cette phrase entraîne une double lecture. On trouve généralement ce type de phrases dans la langue technique ou administrative. Voir le résultat de cette requête dans Google.
Le problème de et donc, mais donc, or donc : donc peut se combiner avec et, mais, or :
Je ne l’ai pas prévenue, et donc elle ne veut pas venir avec moi.
Comme donc peut se combiner avec une autre conjonction et qu’il peut occuper une place variable dans la phrase (Elle n’est pas venue, donc je suis malheureux. / Elle n’est pas venue, je suis donc malheureux.), cette conjonction fonctionne plutôt comme un adverbe