Ce que dit la presse Francaise a la fin du match

Le parisein dit : Algérie - Egypte : un match très politique pour les deux pays
A Alger comme au Caire, on ne plaisantait plus sur ce dernier match. Il était d'importance nationale. Car, c'est une sorte de finale que chacun des deux pays voulait gagner à tout prix.

Depuis dimanche soir, la capitale soudanaise était envahie par des milliers de supporters algériens et égyptiens. Quinze mille policiers pour assurer la sécurité.

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La fiche du match
Survoltés, les supporters égyptiens comme leurs «frères» algériens ont été gagnés par la fièvre nationaliste.

Même les présidents algérien et égyptien sont allés au charbon, chacun à sa manière. Abdel Aziz Bouteflika, le chef de l'Etat algérien, en «ordonnant» à Air Algérie d'organiser un pont aérien et de brader le prix entre Alger et Khartoum. Son homologue égyptien, Hosni Moubarak, fait de même depuis le Caire pour s'assurer d'un soutien total à l'équipe égyptienne.

«Pendant ce temps, on oublie le prix du mouton avant l'Aïd»

C'est que les deux chefs d'Etat avaient tout à gagner de cette effervescence pour le football jusqu'au Mondial de juin prochain. «Pendant ce temps, on boit et on mange du ballon rond. Dans la rue et à la télé. Il n'y en a que pour les Verts. Et on oublie le prix des moutons à la veille de l'Aïd (prévu le 27 novembre)», ironise une mère de famille algéroise qui avoue toutefois son «admiration» pour l'équipe algérienne. Et qui prie Allah pour battre l'Egypte.

Vu d'Algérie, la victoire de l'Egypte samedi 14 novembre au Caire, précédée par le caillassage du bus des joueurs algériens, puis des violences contre les supporters et les folles rumeurs sur la mort de l'un d'entre-eux (même démentie officiellement par les autorités à Alger) avait galvanisé les foules partout dans le pays. Tous voulaient «taper» l'Egypte. A leur tour, les Algériens ont fait la chasse aux Egyptiens. Jeunes et vieux se sont empressés devant les stands d'Air Algérie pour gagner Khartoum.

L'appel à la prière pas diffusé

Et les télés d'Etat, égyptiennes comme algériennes, n'ont pas échappé à la règle pour galvaniser un public acquis d'avance. A coups d'emblème national, de chants patriotiques et de témoignages glorieux en faveur du onze national. Exemple de la télévision algérienne retransmettant le match du 14 novembre. D'habitude, l'appel à la prière est diffusé en direct interrompant tout programme, y compris le journal. Pour ce match décisif au Caire, l'appel n'a pas été diffusé en direct. Seul un bandeau rappelant qu'il était l'heure de la prière défilait au bas de l'écran pour ne pas interrompre la diffusion du match.

A la télé égyptienne, c'est une animatrice qui avait fait la leçon à ses compatriotes pour se «méfier» des Algériens. Ou encore, ceux qui affirmaient, haut et fort, que les joueurs algériens caillassés ont eux-mêmes «organisé» ce scandale. Provoquant l'ire des dirigeants algériens. Et sur Internet, le tour était vite joué. Le ton tournait aux insultes de part et d'autre.

Ce qui a poussé mercredi un important religieux musulman, cheikh Youssef Qardaoui, d'origine égyptienne, à lancer un appel au calme, en estimant que le football «n'est qu'un jeu».

Le Figaro dit :Alger oublie son mal de vivre en fêtant la victoire

La qualification des Fennecs au Mondial 2010 est une providence pour le régime algérien.

«One, two, three, viva l'Algérie !» Une foule en liesse a accueilli,jeudi, les Verts comme des héros. Dès les premières heures de la matinée, des milliers de fans les attendaient à l'aéroport Houari-Boumediene, où ils ont atterri vers 17 heures. Au pied de la passerelle, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'État, les attendait avec des bouquets de roses. Les «chevaliers du désert», juchés sur le toit d'un bus aménagé pour la circonstance, ont salué les dizaines de milliers de supporteurs massés le long du parcours d'une vingtaine de kilomètres, qui mène vers le centre d'Alger. Dans la soirée, ils devaient être reçus en grande pompe au palais présidentiel par Abdelaziz Bouteflika.

Depuis la victoire, mercredi soir, du onze national sur l'équipe égyptienne, les Algériens sont sur un nuage. Dès la fin du match, ils ont envahi les rues des villes et villages pour faire la fête jusqu'au petit matin.

Pour les initiés, la confrontation avec l'Égypte était un enjeu politique pour les autorités des deux pays. D'abord tétanisé par l'agression inattendue de ses joueurs et supporteurs au Caire, le gouvernement algérien a réagi sous la pression indignée de la rue, qui criait vengeance. À défaut de minimiser l'incident, le président Bouteflika a réussi à canaliser la colère et récupérer la mobilisation. Avec la victoire des Verts, les partisans du chef de l'État sont déjà montés au créneau pour rappeler qu'il avait facilité le déplacement de près de 10 000 supporteurs vers Khartoum et assuré leur prise en charge.

Dans un climat social délétère, marqué par des grèves et des émeutes récurrentes, cette providentielle qualification au mondial de 2010 permettra aux couches populaires défavorisées, d'oublier la mal-vie qui rythme leur quotidien. Et au régime de gagner du temps. Malgré l'interdiction des manifestations, notamment à Alger, des millions d'Algériens occupent la rue depuis plusieurs jours, sans déborder les forces de l'ordre qui les encadrent avec une inhabituelle souplesse. Dans ce contexte mouvant, l'opposition, marginalisée et aphone, serait bien inspirée d'exiger la levée de l'État d'urgence qui a verrouillé les libertés depuis février 1992. À défaut d'une lecture lucide, l'exceptionnelle mobilisation populaire pourrait prendre une tournure moins festive, que le discours ultranationaliste ambiant ne pourra endiguer.


«La victoire de l'Algérie… française»

Sur la scène arabe, l'Algérie, qui peine à résoudre ses problèmes identitaires, est devenue un «enjeu stratégique pour les pays frères». Samedi, plusieurs commentateurs des chaînes satellitaires de télévision du Moyen-Orient avaient salué «la victoire de l'Égypte arabe contre l'Algérie… française !», accusant une «main étrangère d'avoir fomenté le complot du Caire !» Pour preuve, «une télé française (Canal +) était dans le bus des Verts lorsqu'ils ont été caillassés» ! Depuis mercredi, ils sont montés d'un cran dans ce procès en indignité. Reprochant aux Algériens de «préférer l'usage de la langue française à l'arabe», certains accusent le président Bouteflika d'être «aux ordres de Sarkozy» !

De son côté, le gouvernement égyptien a rappelé son ambassadeur en Algérie pour «consultations», suite à des agressions contre des supporteurs après la défaite de leur équipe au Soudan. Et il a fait part à l'ambassadeur d'Algérie en Égypte, de son «indignation extrême». La zizanie entre frères arabes s'est encore accentuée avec une polémique officielle entre le Soudan et l'Égypte qui sont pourtant des alliés traditionnels. Khartoum a accusé des chaînes de télévision du Caire d'avoir diffusé de «fausses informations» en évoquant la mort de supporteurs égyptiens
.France soir dit : Coupe du monde 2010 - Les Algériens de France sont derrière leur sélection
Dans le salon de thé tenu par le père de Karim Ziani, tous les Algériens sont convaincus de la victoire des Fennecs sur l’Egypte mercredi (18 h 30) à Khartoum, en match d’appui qualificatif pour le Mondial 2010.

C’est un salon de thé exigu situé en plein cœur de l’artère commerciale dans le quartier populaire de Belleville (XXe arrondissement). Un drapeau algérien orne la devanture de l’échoppe. L’opposition à venir entre les Fennecs et l’équipe d’Egypte passionne la demi-douzaine de personnes occupant les lieux. Parmi eux, un supporteur particulièrement impliqué. Mohamed n’est autre que l’oncle de Karim Ziani, métronome des Verts dont photos et affiches tapissent les murs. Le succès de son neveu et de ses coéquipiers ne fait guère de doute. « Les Egyptiens ont fait pleurer tout un pays avec l’accueil musclé qui a été réservé aux joueurs algériens, mais demain (mercredi soir), ce sont eux qui vont repartir les larmes aux yeux après le match. »


« Karim marquera »
Même son de cloche chez Farouk Hamza, qui tient boutique depuis sept mois avec Rabah Ziani, père du joueur de Wolfsburg. « L’Algérie va gagner 2-1 avec un but de Karim. » Son visage s’assombrit à l’évocation du sort réservé au bus de ses compatriotes, attaqué à coups de pierres et de pavés lors de l’arrivée des Fennecs sur les bords du Nil. « C’est inadmissible d’être reçu de la sorte. Dire qu’on a offert des fleurs aux joueurs égyptiens lorsqu’ils sont venus jouer chez nous ! Cela est la faute de la Fifa », fulmine Farouk. Tous jettent l’opprobre sur l’instance internationale. « On aurait dû donner les trois points de la victoire sur tapis vert à l’Algérie, la Fifa porte la responsabilité du décès du supporteur au Caire », s’insurge Karim, la trentaine.

Le ministère algérien des Affaires étrangères, dans un communiqué, a prestement nié toute perte humaine. Des retrouvailles entre Pharaons et Fennecs, mercredi soir à Khartoum, exhale une odeur de soufre. Les autorités soudanaises sont sur le pied de guerre : près de 15.000 policiers sont mobilisés pour l’événement. Autant de fans des Verts sont attendus. Abdelaziz Bouteflika, le chef d’Etat algérien, a réquisitionné l’ensemble des appareils de la compagnie aérienne Air Algérie afin de faciliter le transport des supporteurs. Devant un risque de débordement bien réel, Mohamed, l’oncle de Ziani, en appelle au bon sens de ses compatriotes. « On n’est pas là pour régler des comptes. Toutefois, je suis persuadé que si les Algériens se sont mobilisés en masse, c’est uniquement par mesure de dissuasion. »

A partir de 18 h 30, la vie de quartier sera mise entre parenthèses afin d’assister à la possible qualification des hommes de Rabah Saadane pour le Mondial sud-africain. Farouk Hamza, lui, en a l’intime conviction : « Karim (Ziani) était très affecté après la défaite (2-0 face à l’Egypte), il a promis la victoire aux Algériens. On a perdu la bataille mais pas la guerre. »

Le Monde dit: Le tirage au sort de la CAN 2010 offre un choc Côte d'Ivoire-Ghana

Les Egyptiens de Zaki et les Algériens de Yahia pourraient se croiser à nouveau lors de la prochaine Coupe d'Afrique des nations, organisée en Angola en janvier 2010.
La 27e Coupe d'Afrique des nations (CAN) se déroulera du 10 au 31 janvier 2010 en Angola. Seize équipes s'y affronteront. L'Egypte, double tenante du titre, aura à cœur de conserver son trophée, elle qui vient de voir s'échapper la qualification à la Coupe du monde. Tous les pays africains qualifiés pour le Mondial — à l'exception de l'Afrique du Sud — seront présents : le Cameroun, le Nigeria, l'Algérie, le Ghana et la Côte d'Ivoire pourront ainsi mesurer leurs forces à cinq mois de la Coupe du monde.




Le tirage au sort a eu lieu vendredi 20 novembre à Luanda, la capitale de l'Angola. Dans le groupe A, les organisateurs angolais auront fort à faire face à l'Algérie et au Mali notamment. Les deux premières places du groupe B ne devraient pas échapper à la Côte d'Ivoire et au Ghana, dont la confrontation sera le choc du premier tour. L'Egypte et le Nigeria semblent être les terreurs du Groupe C tandis que le Gabon de Giresse tentera de créer la surprise dans un groupe D où le Cameroun et la Tunisie partent favoris.

Groupe A (Luanda) : Angola, Mali, Malawi, Algérie
Groupe B (Cabinda) : Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Togo
Groupe C (Bengela) : Egypte, Nigeria, Mozambique, Bénin
Groupe D (Lobango) : Cameroun, Gabon, Zambie, Tunisie

Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les quarts de finale